Compte-titres vs Assurance-vie : Choisir le bon outil d’investissement

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L’univers des placements financiers regorge d’options, et le choix entre un compte-titres et une assurance-vie revient fréquemment dans les discussions des investisseurs, qu’ils soient néophytes ou aguerris. Si ces deux outils permettent de faire fructifier son épargne, ils répondent à des besoins et des objectifs très différents. À l’heure où la diversification des placements est primordiale face à des contextes économiques parfois chahutés, il est essentiel de bien comprendre les avantages et limites de chaque dispositif pour tirer le meilleur parti de ses investissements.

Des différences fondamentales dans la structure et les objectifs

Le compte-titres et l’assurance-vie ne relèvent pas du même cadre réglementaire et fiscal. Le compte-titres est avant tout un véhicule d’investissement dénué de vocations spécifiques. Par son intermédiaire, l’épargnant accède à une large gamme d’actifs financiers : actions cotées, obligations, fonds d’investissement, ETF, et même des produits plus spécialisés comme les produits dérivés. En revanche, l’assurance-vie est davantage perçue comme un produit hybride, à la fois outil d’épargne à long terme et solution de transmission patrimoniale.

En termes de gestion, le compte-titres brille par sa simplicité et sa souplesse d’utilisation. Il ne limite pas les horizons d’investissement : un investisseur peut acheter des actions étrangères ou des fonds exotiques sans restriction. Selon des données fournies par l’Autorité des marchés financiers en 2023, plus de 4,2 millions de comptes-titres sont actuellement ouverts en France, témoignant de son attrait auprès des particuliers. En revanche, l’assurance-vie, avec ses 1 963 milliards d’euros d’encours en septembre 2023 (source : Fédération Française de l’Assurance), est indéniablement privilégiée pour constituer un capital à long terme grâce à sa fiscalité avantageuse après huit années de détention.

Le choix dépend avant tout de ses objectifs. Si l’on souhaite maximiser ses options d’investissement en toute flexibilité, le compte-titres peut être privilégié. À l’inverse, si une optique patrimoniale et successorale guide les décisions, l’assurance-vie s’impose souvent comme un incontournable.

Une fiscalité aux spécificités bien distinctes

L’un des principaux critères qui distingue le compte-titres et l’assurance-vie réside dans leur traitement fiscal, souvent décisif dans le choix d’un investissement. Le compte-titres est soumis à l’imposition classique des revenus de capitaux mobiliers, soit le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) de 30 %. Ce taux regroupe 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Une alternative existe : intégrer ces gains dans le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette dernière option peut être pertinente pour les foyers fiscaux modestes.

L’assurance-vie, en revanche, possède une fiscalité différenciée et attractive à condition de respecter des durées minimales de détention. Après huit ans, les gains retirés bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 euros pour une personne seule, ou 9 200 euros pour un couple marié. De plus, les revenus sont soumis à des taux réduits, particulièrement avantageux pour les contrats souscrits avant un certain âge, ou les versements effectués avant 70 ans en cas de succession. Ce régime fiscal favorable explique largement la popularité de ce produit auprès des épargnants.

Il est cependant à noter que le PFU s’applique également, dans certains cas, à certains gains issus de l’assurance-vie, en particulier pour les retraits effectués avant la huitième année. La diversification des supports financiers au sein de l’assurance-vie (fonds en euros, unités de compte) peut également rendre son fonctionnement fiscal légèrement plus complexe que pour un compte-titres.

Diversification et adaptation des stratégies d’investissement

Le principal avantage du compte-titres réside dans la diversification des supports disponibles. Que ce soit pour investir dans des actions américaines, des ETF asiatiques, ou encore divers fonds spécialisés, l’investisseur jouit d’une liberté quasi-totale. C’est l’outil idéal pour les profils dynamiques et autonomes, prêts à gérer régulièrement leurs investissements.

À l’inverse, l’assurance-vie reste plus structurée, grâce à sa répartition entre fonds en euros – sécurisés avec une garantie en capital – et unités de compte, responsables du potentiel de rendement. Les fonds euros continuent d’attirer, même si leur rémunération diminue. Selon les chiffres de France Assureurs, en 2023, le taux de rendement moyen des fonds euros a atteint environ 2 %, soit un retour en légère hausse, mais encore bien inférieur aux rendements des marchés actions.

Beaucoup d’investisseurs combinent aujourd’hui les deux outils dans leur stratégie patrimoniale. Le compte-titres permet de profiter pleinement de la hausse des marchés, tandis que l’assurance-vie sécurise une part du patrimoine, bénéficiant aussi d’avantages successoraux conséquents. En résumé, l’approche dépend du profil de l’investisseur : celui en quête d’une performance à court ou moyen terme, ou celui cherchant à sécuriser et transmettre son épargne sur plusieurs décennies.

À chaque profil d’investisseur, une réponse adaptée

Choisir entre un compte-titres et une assurance-vie revient ainsi à se poser les bonnes questions sur ses objectifs, sa capacité financière et son appétit pour le risque. Les jeunes investisseurs, disposant d’un horizon long, pourraient privilégier un compte-titres et miser sur une exposition élevée aux actions. Les actifs plus âgés, sensibles à la transmission de patrimoine, opteront davantage pour l’assurance-vie.

Les récents bouleversements financiers ont également redistribué les cartes. En 2022, année marquée par une forte inflation et des corrections boursières, les rendements des différentes classes d’actifs ont exacerbé les écarts entre les attentes des épargnants. Une étude de l’Institut français de l’épargne publiée en mars 2023 a notamment révélé que 35 % des Français préfèrent aujourd’hui diversifier leurs placements en utilisant plusieurs supports, contre 28 % en 2020.

Enfin, l’évolution des réglementations fiscales doit être surveillée de près. Certains experts n’excluent pas que la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie puisse être modifiée dans les prochaines années pour financer les défis budgétaires de l’État. D’autant que l’introduction récente de nouvelles taxes sur certains produits financiers européens élargit la sphère de réflexion pour les investisseurs.

Le compte-titres et l’assurance-vie, deux alliés complémentaires

Compte-titres et assurance-vie ne sont pas des rivaux, mais des instruments complémentaires au service de votre épargne. Ils répondent à des attentes différentes, parfois opposées, mais restent incontournables pour qui souhaite structurer son patrimoine de manière optimale. Le secret réside dans l’équilibre : allouer ses ressources selon ses projets financiers, tout en restant flexible et attentif aux opportunités de réforme.

Face à un environnement financier en mutation, bien choisir devient une nécessité. L’assistance de professionnels, tels que des conseillers financiers ou des experts fiscaux, peut s’avérer précieuse pour éviter les pièges et optimiser ses placements. Dans tous les cas, la règle demeure la même : diversifier ses investissements et rester informé.