Profession clé du secteur financier, le métier de Conseiller en Gestion de Patrimoine (CGP) s’inscrit dans une dynamique complexe. Entre la hausse des attentes des clients, la transformation numérique et les fluctuations économiques, ce métier exige expertise, résilience et adaptation. En 2025, le marché des CGP devrait connaître de profondes évolutions salariales, dopées par une forte demande et un contexte économique incertain. Mais qu’en est-il des rémunérations ? Quels sont les moteurs de cette croissance ? À travers une analyse approfondie, enrichie par des données récentes, cet article vous invite à explorer l’évolution des salaires des CGP en France.Croissance du secteur et hausse des salaires en 2025
En 2025, la gestion de patrimoine reste un secteur particulièrement attractif, en partie grâce à l’augmentation des volumes d’épargne. Selon une étude de Xerfi publiée fin 2023, les ménages français disposaient d’un patrimoine moyen qui a bondi de 8 % en 2022-2023. Cette croissance économique stimule l’activité des cabinets de gestion de patrimoine, poussant les employeurs à valoriser davantage leurs talents. Les salaires moyens des CGP affichent une nette hausse par rapport aux années précédentes.
En 2023, un CGP débutant gagnait entre 30 000 et 36 000 euros bruts annuels, selon les données de Robert Half, un cabinet spécialisé en recrutement. En 2025, cette fourchette évoluera pour atteindre entre 34 000 et 39 000 euros, marquant une progression de 10 %. Pour les professionnels disposant de 5 à 10 ans d’expérience, les estimations prévoient un gain moyen compris entre 55 000 et 70 000 euros annuels, tandis que les profils seniors franchiront aisément le seuil des 100 000 euros bruts annuels.
Les facteurs expliquant cette revalorisation sont multiples. En premier lieu, les exigences des gestionnaires se font de plus en plus strictes. Ils recherchent des profils dotés de compétences variées : fiscalité, gestion des actifs et produits financiers complexes. En outre, les récentes réglementations, notamment celles imposées par l’Union européenne (Directive MIF 2), obligent une qualification accrue des conseillers. Les employeurs rivalisent désormais pour s’assurer les meilleurs talents, ce qui explique l’augmentation des rémunérations pour attirer et fidéliser ces professionnels.
Sommaire
La rémunération variable : un levier de motivation incontournable
Les CGP ne se rémunèrent pas uniquement via un salaire fixe. En effet, une grande partie de leurs revenus provient de rémunérations variables, basées sur les performances commerciales ou les encours gérés. Ce modèle incitatif est largement répandu. En 2025, à l’instar des années précédentes, la rémunération variable structure environ 30 à 40 % du package global annuel d’un CGP.
Selon l’enquête 2023 de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), le variable moyen pour un CGP était d’environ 18 000 euros annuels. Ce chiffre pourrait atteindre 20 000 euros en moyenne en 2025, fortement boosté par l’augmentation des encours financiers confiés par les clients. La progression des patrimoines gérés repose principalement sur une clientèle diversifiée : chefs d’entreprises, professions libérales et jeunes actifs en quête d’investissement.
Dans les grands réseaux bancaires, tels que BNP Paribas ou Société Générale, le variable est souvent indexé sur des objectifs de conquête de nouveaux clients. À l’inverse, dans les cabinets indépendants, il est davantage conditionné au rendement des portefeuilles clients ou à des primes ponctuelles pour des performances exceptionnelles. Cette part fluctuante consolide le pouvoir d’achat des CGP les plus performants, favorisant la montée en compétences et l’engagement des conseillers.
Digitalisation et spécialisation des métiers de la gestion de patrimoine
Le métier de CGP évolue rapidement, sous l’effet conjugué de la digitalisation et de la transformation des attentes des clients. Les nouvelles fintechs comme Nalo, Yomoni ou encore une multitude de robo-advisors dédiés à l’épargne et à l’investissement participent à redéfinir les contours du métier traditionnel. Cet environnement hautement compétitif pousse les CGP à diversifier leurs compétences et leurs spécialisations, ce qui se reflète aussi sur leurs rémunérations.
Selon une enquête de Deloitte réalisée en début 2024, un CGP expert dans les thématiques ESG (Environnement, Social, Gouvernance) bénéficie de salaires supérieurs de 15 % par rapport à ses homologues généralistes. Les clients, de plus en plus exigeants sur ces critères, expriment une demande croissante pour des investissements socialement responsables, forçant les conseillers à s’adapter.
De même, les outils numériques comme les CRM (gestion de la relation client) intelligents et les plateformes d’analyse prédictive jouent un rôle central dans l’activité quotidienne des CGP. Les professionnels maîtrisant ces outils se positionnent comme des experts incontournables, ce qui les conduit à négocier des rémunérations plus élevées. Cette transition accélère une hiérarchisation des salaires selon l’expertise technologique, favorisant les profils doublement qualifiés en finance et en numérique.
Enfin, le télétravail a également favorisé une redistribution des cartes dans la politique salariale des CGP. Les employeurs proposent désormais des primes télétravail ou des bonus relatifs à la flexibilité accordée. Ceux-ci représenteront en moyenne entre 1 000 et 2 000 euros annuels supplémentaires en 2025.
Défis et inégalités persistantes entre banques et cabinets indépendants
Les disparités salariales entre CGP exerçant dans des banques et ceux travaillant dans des cabinets indépendants restent frappantes. D’après les statistiques de Page Personnel, les CGP exerçant en banque bénéficiaient en moyenne de salaires environ 25 % plus élevés en 2023. Cette dynamique devrait perdurer en 2025.
Les grandes structures bancaires offrent à leurs employés des avantages qui vont au-delà du simple salaire : intéressements, plans d’épargne entreprise et formation régulière. À titre d’exemple, un conseiller senior chez BNP Paribas perçoit un package annuel d’environ 110 000 euros (variable inclus) contre 80 000 euros pour un poste comparable dans un cabinet indépendant.
Néanmoins, les cabinets indépendants attirent par leur flexibilité et leur rapport privilégié avec leurs clients. Selon une enquête du Journal du Patrimoine réalisée en 2024, 65 % des CGP exerçant dans des cabinets indépendants privilégient ce choix pour la liberté d’action qu’il offre, quitte à accepter des rémunérations parfois inférieures.
En outre, des inégalités subsistent selon les zones géographiques. Les CGP basés en Île-de-France gagnent en moyenne 15 % de plus que leurs homologues en région. Cependant, l’essor du télétravail et la digitalisation pourraient progressivement réduire ces écarts d’ici 2030, redéfinissant alors les seuils de rémunérations.
L’année 2025 marque une étape charnière pour les salaires des Conseillers en Gestion de Patrimoine. Entre la revalorisation des packages annuels, l’importance accrue des variables et l’émergence de spécialisations stratégiques, cette profession n’a jamais été aussi dynamique. Malgré des disparités encore visibles entre banques et cabinets indépendants, les perspectives salariales restent prometteuses. Cette attractivité croissante reflète la reconnaissance du rôle central joué par les CGP dans la gestion des patrimoines financiers et les transitions économiques majeures.
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