La diversification géographique des portefeuilles reste un défi pour les gestionnaires de patrimoine en 2025. Malgré des décennies de corrélations croissantes entre les marchés américains et internationaux, le besoin de diversifier au-delà des frontières persiste. Cet article explore les données clés, les fonds stratégiques, et les répercussions pratiques pour garantir une diversification efficace dans un environnement d’investissement globalisé.

La corrélation en hausse : un défi pour la diversification

Depuis les années 2000, les corrélations entre les actions internationales (MSCI EAEO, MSCI All World ex USA) et les actions américaines sont proches de leur niveau historique maximal, atteignant des pics de 0,78 . En période de crise comme en 2008, la corrélation s’est temporairement réduite, mais la volatilité des marchés demeure un obstacle. Les marchés émergents, bien qu’offrant des opportunités, affichent une corrélation moyenne de 0,7 et une volatilité élevée .

Cependant, des ajustements au sein des portefeuilles permettent d’atténuer ces corrélations. Une allocation de 40 % aux actions des marchés émergents réduit la corrélation globale à environ 0,78 tout en augmentant légèrement la volatilité (+3 points de déviation standard par rapport aux indices pondérés par capitalisation) .

Fonds indiciels : Une solution simple et rentable

Les fonds indiciels pondérés par capitalisation, tels que le Vanguard Total International Stock ETF (VXUS) et l’iShares MSCI ACWI ex US ETF (ACWX), permettent une diversification internationale à faible coût (moins de 0,10 % de frais annuels) . Ces fonds incluent à la fois les actions des marchés développés (80 %) et des marchés émergents (20 %), capturant ainsi une large partie de l’univers investissable hors des États-Unis .

Bien que ces ETF globaux ne permettent pas d’affiner les allocations, ils offrent une exposition robuste aux leaders mondiaux comme Samsung Electronics et Saudi Aramco, qui ne figurent pas sur les bourses américaines .

Marchés émergents : une diversification risquée mais stratégique

Augmenter l’exposition des portefeuilles aux actions des marchés émergents offre des bénéfices intéressants en termes de diversification. En effet, une allocation de 40 % aux marchés émergents, contre 20 % dans les fonds généraux, améliore le profil de risque ajusté, en particulier en période de hausse de la volatilité des marchés américains .

Selon les données Morningstar (avril 2025), ce type d’allocation produit des rendements ajustés avec un ratio de Sharpe proche de 0,5, ce qui reste compétitif même pendant des crises majeures comme celle du pétrole en 2015 ou la pandémie de COVID-19 . Cela permet d’intégrer dynamiquement des économies en croissance rapide tout en limitant les fluctuations.

Les fonds gérés activement : une approche discrétionnaire

Trouver des gestionnaires actifs compétents reste une tâche difficile, mais pas impossible. Seuls 25 % des fonds actifs, spécialisés dans les actions internationales, surpassent leurs homologues passifs sur une période de 10 ans . Cependant, des outils comme le Dimensional International Core Equity Market ETF (DFAI) offrent une alternative intéressante en combinant un tilt vers les actions de valeur avec une stratégie ciblée sur les petites capitalisations .

Avec des frais annuels de 0,18 %, ce fonds offre une flexibilité marginale par rapport aux options totalement passives. Son approche vers les entreprises rentables permet de filtrer les titres à faible potentiel tout en conservant un portefeuille équilibré et dynamique .

Répercussions pour les gestionnaires de patrimoine

Pour les gestionnaires, il est impératif de contextualiser la diversification mondiale avec les objectifs spécifiques des clients. Les graphiques de corrélation montrent que l’investissement excessif dans les marchés développés peut entraîner une volatilité congruente avec celle des marchés américains, réduisant les effets bénéfiques de diversification .

Les solutions comme les fonds généralistes passifs facilitent la gestion et minimisent les coûts de transaction. Cependant, pour des portefeuilles plus sophistiqués, ajuster les allocations vers les marchés émergents ou travailler avec un gestionnaire actif peut optimiser à la fois le rendement et les bénéfices de diversification sur le long terme .

Conclusion

En 2025, la diversification internationale est plus que jamais une stratégie indispensable, mais elle nécessite une approche nuancée. Les fonds indiciels globaux offrent une solution clé en main, tandis que les marchés émergents exigent une vigilance accrue. Enfin, les fonds actifs représentent une solution personnalisée pour les gestionnaires cherchant à exploiter des opportunités spécifiques sur des segments à haut potentiel.