En avril 2025, les créations d’entreprises en France ont enregistré une hausse notable de +4,6 %, atteignant leur plus haut niveau depuis mai 2024. Cette progression constitue un signal positif pour les acteurs financiers, notamment les gestionnaires de patrimoine, qui peuvent tirer parti de ces dynamiques pour ajuster leurs stratégies d’investissement et mieux accompagner leurs clients. L’analyse des données récentes révèle des opportunités claires mais aussi des défis, en particulier liés aux secteurs en mutation rapide. Quels enseignements en tirer pour le secteur de la finance et de la gestion de fortune ?
Sommaire
- 1 Une reprise solide portée par les micro-entreprises et les sociétés
- 2 Secteurs porteurs : transports, industrie et commerce
- 3 Le recul des entreprises individuelles classiques : un point de vigilance
- 4 L’évolution géographique et structurelle des créations
- 5 Perspectives pour 2025 : rebond conjoncturel ou tendance structurelle ?
Une reprise solide portée par les micro-entreprises et les sociétés
Au cœur de ce rebond, les micro-entrepreneurs enregistrent une hausse de +4,9 %, tandis que les entreprises classiques progressent de +4,0 % sur un mois . Ces chiffres témoignent d’une vitalité retrouvée après le ralentissement observé en mars 2025 (-1,7 %). En glissement annuel, le volume global des créations a augmenté de 1,4 % sur les douze derniers mois .
Cette dynamique soutenue par des créations dans les secteurs du transport (+20,5 %) et de l’industrie (+11,9 %) traduit une diversification des opportunités entrepreneuriales. En revanche, les services aux ménages affichent une baisse de -1,5 %, soulignant les disparités entre secteurs .
Implications pour les gestionnaires de patrimoine
Le flux croissant de nouvelles entreprises, notamment les micro-entrepreneurs, constitue un vivier de clients potentiels. Ces indépendants, souvent à la recherche de financements ou de solutions d’épargne entrepreneuriale, représentent un segment stratégique pour les professionnels du patrimoine. Par ailleurs, les entreprises classiques et sociétaires, avec leur progression de +3,5 % sur un an, nécessitent souvent un accompagnement plus structuré pour la gestion des flux financiers ou la transmission patrimoniale .
Secteurs porteurs : transports, industrie et commerce
Parmi les secteurs en forte croissance, le transport et l’entreposage se démarque avec une hausse spectaculaire de +20,5 % en avril. L’industrie, après une baisse en mars, rebondit également grâce à une progression de +11,9 %. Le commerce et la réparation automobile suivent cette tendance avec +6,4 % . Ces secteurs illustrent le retour d’un dynamisme économique marqué par une demande accrue de services et de biens logistiques.
Opportunités sectorielles pour les investissements financiers
Ces données invitent les investisseurs à se repositionner sur les marchés sectoriels. Par exemple, le transport et l’entreposage, qui bénéficie de l’essor des livraisons e-commerce et des besoins logistiques post-pandémie, pourrait offrir des opportunités pour des OPCVM spécialisés ou des ETFs sectoriels. L’industrie manufacturière, bien qu’encore fragile, pourrait attirer des capitaux dans des niches comme l’innovation écologique ou la modernisation des processus industriels .
Le recul des entreprises individuelles classiques : un point de vigilance
Malgré la hausse globale, les entreprises individuelles classiques sont en recul marqué (-12,6 % sur un an). Cela s’explique par une pression accrue de la concurrence des micro-entreprises et par des contraintes administratives spécifiques .
Quelles stratégies pour les banques et gestionnaires ?
La baisse de ce segment peut pousser les banques privées à réorienter leurs offres. Les produits traditionnels, comme les crédits ou les assurances pro, pourraient être remplacés par des solutions numériques adaptées aux auto-entrepreneurs, plus agiles et mieux alignées sur leurs besoins spécifiques. Les gestionnaires de patrimoine devront également identifier les entrepreneurs susceptibles de migrer vers des structures sociétaires pour accompagner leur transition et leur croissance .
L’évolution géographique et structurelle des créations
Le rapport révèle également une hétérogénéité géographique. Selon les données disponibles, certaines régions, comme l’Île-de-France et l’Occitanie, connaissent une croissance des immatriculations bien supérieure à la moyenne. Le développement croissant de pôles d’innovation régionaux dans la tech et la santé participe à cette dynamique .
Valoriser les spécificités régionales
Les gestionnaires de fortune opérant au niveau local peuvent tirer parti de ces dynamiques en ciblant les entrepreneurs des pôles en croissance. La mise en place de fonds d’investissement régionaux ou de services dédiés pourrait constituer une stratégie rentable.
Perspectives pour 2025 : rebond conjoncturel ou tendance structurelle ?
Les projections pour 2025 appellent une vigilance accrue. La hausse des créations d’entreprises est-elle conjoncturelle ou porte-t-elle les signes d’une reprise durable ? Bien que les chiffres du premier trimestre soient encourageants, les effets de l’inflation et les incertitudes économiques globales pourraient freiner cette tendance .
Actions concrètes pour les professionnels
- Diversifier les portefeuilles : inclure des ETFs sectoriels et des placements dans les start-ups en croissance.
- Accompagner les entrepreneurs : proposer des services sur mesure pour les segments en pleine expansion, comme les micro-entreprises.
- Anticiper les risques sectoriels : surveiller les secteurs en déclin tels que la construction (-6,2 % sur un an).
En 2025, le rebond des créations d’entreprises redessine le paysage économique français. Ce dynamisme offre des opportunités multiples pour les gestionnaires de fortune, allant d’une clientèle entrepreneuriale élargie à des placements sectoriels stratégiques. Les professionnels du patrimoine, en adaptant leur approche par secteur et par profil entrepreneurial, se positionneront comme des partenaires incontournables de cette nouvelle génération d’entrepreneurs.