Où placer son argent quand les livrets sont pleins ?

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Les Français plébiscitent massivement les livrets réglementés pour épargner. En 2025, le Livret A et le LDDS, avec leur taux de 2,4 %, séduisent des millions de foyers. Cependant, ces livrets ont leurs limites : des plafonds de dépôt relativement bas (respectivement 22 950 € et 12 000 €). Une fois ces seuils atteints, se pose une question essentielle : que faire du surplus d’épargne ? Cet article propose une analyse exhaustive des alternatives disponibles, des placements conservateurs aux options plus dynamiques mais aussi plus risquées.

Les livrets boostés, l’alternative sans grand risque

Lorsque les livrets réglementés affichent complet, les banques tentent d’attirer les épargnants avec des « super livrets » ou livrets boostés. Ces produits promettent souvent des taux promotionnels attractifs, en général autour de 3 % à 4 % brut, pour une durée limitée. Des acteurs comme Cashbee, une application de gestion d’épargne, offrent par exemple un taux de 4 % brut annuel sur des dépôts plafonnés à 150 000 €. Ramify propose des solutions similaires avec des plafonds de placement pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.

Cependant, ces livrets affichent un inconvénient majeur : les taux sont bruts, ce qui signifie que les gains sont soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %) et à l’impôt sur le revenu. En parallèle, la durée de ces promotions, souvent limitée à six mois ou un an, réduit leur attractivité à long terme. Cela les place comme une solution transitoire plus qu’un véritable remplaçant sur le long terme des livrets réglementés.

Malgré cela, pour des épargnants qui veulent sécuriser leur capital tout en bénéficiant d’un rendement légèrement supérieur au Livret A, ces livrets boostés restent une alternative crédible.

Assurance-vie : le placement polyvalent par excellence

Plébiscitée depuis des décennies, l’assurance-vie combine sécurité, rendement et flexibilité. Elle séduit un large éventail d’investisseurs, qu’ils souhaitent sécuriser leur épargne ou viser un rendement plus généreux. En 2025, les fonds euros de l’assurance-vie, bien que moins performants qu’auparavant, proposent encore des rendements stables autour de 1,8 % à 2,3 % nets. Avec la garantie en capital qu’ils offrent, ils s’imposent comme une solution de choix pour les épargnants prudents.

Pour ceux qui cherchent à dynamiser leur épargne, les contrats multisupports intègrent des unités de compte (UC). Ces dernières permettent d’investir sur les marchés financiers ou dans les secteurs immobiliers à travers des SCPI et OPCI. En contrepartie, elles exposent l’investisseur à la volatilité, mais les rendements peuvent atteindre en moyenne 5 % à 6 % annuels sur un horizon de 8 à 10 ans.

Un autre avantage non négligeable de l’assurance-vie réside dans son traitement fiscal attractif : après huit ans, les retraits bénéficient d’un abattement fiscal annuel de 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple.

Le PEA et la SCPI, deux solutions pour l’investissement long terme

Pour ceux qui acceptent un risque accru, mais recherchent des rendements substantiellement plus élevés, deux options méritent une attention particulière : le Plan d’Épargne en Actions (PEA) et les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI).

Le PEA, destinés aux investissements en actions et ETF d’entreprises européennes, peut générer des rendements moyens de 7 % à 8 % sur le long terme. Il offre un avantage fiscal considérable : après cinq ans, les plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu (mais restent soumises aux prélèvements sociaux). Le PEA requiert cependant une certaine appétence pour les marchés financiers, car son capital peut varier significativement selon les fluctuations boursières.

Les SCPI, quant à elles, permettent aux épargnants d’investir dans un portefeuille immobilier diversifié. L’investissement est mutualisé, réduisant ainsi les risques liés à la propriété d’un bien unique. En 2024, les SCPI ont affiché un rendement moyen de 4,5 %, bien supérieur aux livrets réglementés ou aux fonds euros. Ce placement s’avère donc attractif pour les investisseurs souhaitant tirer parti de la résilience de l’immobilier, tout en évitant les contraintes liées à la gestion immobilière.

Néanmoins, investir dans des SCPI nécessite un horizon d’investissement long terme (souvent supérieur à six ans). Les parts ne sont pas garanties en capital et leur valeur peut fluctuer en fonction des performances du marché immobilier.

Les nouveaux horizons d’investissement : private equity et PER

Face à la saturation des solutions traditionnelles, les épargnants s’orientent progressivement vers des options audacieuses comme le private equity et le Plan Épargne Retraite (PER). Le private equity, en particulier, consiste à investir dans des entreprises non cotées en bourse. Ce marché a connu une vigueur incroyable ces dernières années, avec des rendements dépassant couramment les 10 % par an sur les fonds les mieux gérés. Des plateformes comme Anaxago, ou encore October, permettent d’accéder à ce type d’investissement à partir de montants initiaux modérés (dès 1 000 €).

Cependant, le private equity comporte des risques élevés et un manque de liquidité significatif. Il s’adresse donc aux investisseurs prêts à immobiliser une partie de leur capital pour 8 à 10 ans minimum.

Le PER, de son côté, est idéal pour les épargnants souhaitant préparer leur retraite. Ce placement permet d’épargner tout en défiscalisant, puisque les sommes versées sont déductibles du revenu imposable (dans certaines limites). Une fois à la retraite, l’épargnant bénéficie de rentes ou de retraits en capital, imposés généralement à un taux inférieur à celui de la vie active. Les supports d’investissement sont diversifiés, allant des fonds sécurisés aux unités de compte pour dynamiser les rendements.

Conclusion : diversifier pour mieux épargner

Avec des livrets réglementés plafonnés, diversifier ses placements devient indispensable pour optimiser son épargne. Les livrets boostés et l’assurance-vie représentent des options sûres et adaptées aux profils prudents. Pour les épargnants désireux de dynamiser leur patrimoine, le PEA, les SCPI, le private equity ou encore les PER restent des solutions de choix, à condition d’accepter une part de risque.

L’épargnant d’aujourd’hui doit concilier des objectifs de sécurité et de rendement à court et long termes. Une stratégie intégrant plusieurs types de placements, axée sur le respect de son horizon d’investissement, est la clé pour faire fructifier son capital.