un gros plan d'un robot

Une transformation poussée par la technologie et les attentes des clients

En 2025, la gestion de fortune connaît une mutation sans précédent, guidée par l’essor des technologies numériques, les évolutions réglementaires et une clientèle de plus en plus exigeante. Ce secteur traditionnel, autrefois réservé à une élite limitée, s’ouvre à de nouvelles possibilités grâce à l’intelligence artificielle, à la data et aux plateformes numériques. Pourtant, cette transformation soulève des défis complexes, mêlant innovation technologique, sécurité et personnalisation des services. Alors, comment le secteur s’adapte-t-il à cette révolution numérique ?

L’intelligence artificielle au cœur des outils de gestion

Avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA), la gestion de fortune entre dans une nouvelle ère. Les algorithmes jouent désormais un rôle clé dans la prise de décision et la gestion des portefeuilles. Ces systèmes permettent d’analyser en temps réel des volumes massifs de données financières, offrant une analyse ultra-précise des marchés et des comportements économiques.

Concrètement, les outils basés sur l’IA, comme BlackRock avec son célèbre système Aladdin, anticipent les risques, optimisent les choix d’investissement et ajustent les stratégies selon les variations des marchés mondiaux. En parallèle, les plateformes numériques donnent aux gestionnaires de portefeuille un accès simplifié à des données riches et pertinentes. Selon une étude récente de Deloitte, 60 % des banques privées en Europe ont adopté ces solutions pour augmenter leur compétitivité face à une demande croissante d’efficacité.

Par ailleurs, les conseillers robotisés, ou « robo-advisors », séduisent un public plus jeune et moins fortuné, historiquement exclu des services de gestion privée. Ces technologies proposent des conseils d’investissement automatisés et personnalisés, basés sur des algorithmes sophistiqués. Les robo-advisors comme Betterment ou Nutmeg ont attiré des milliards d’euros d’actifs, avec une croissance annuelle estimée à 27 % en 2025.

Nouvelles attentes des clients fortunés dans un monde connecté

La numérisation répond à des demandes de transparence, personnalisation et accessibilité, exprimées par une clientèle de plus en plus digitalisée. Les profils traditionnels des clients fortunés évoluent : en 2025, près de 68 % des ultra-riches sont de la génération Y ou Z, selon un rapport de UBS Global Wealth Management. Habitués aux services instantanés offerts par les géants de la tech comme Amazon ou Google, ces individus attendent un même niveau d’expérience fluide dans la gestion de leur patrimoine.

Ils souhaitent un accès 24h/24 et 7j/7 à leurs informations financières, mais aussi des échanges simples et rapides avec leurs conseillers via des applications ou des portails sécurisés. La personnalisation est devenue indispensable : les outils numériques permettent des offres adaptées aux objectifs spécifiques de chaque client, qu’il s’agisse d’investissements durables, de diversification internationale ou de gestion des risques fiscaux.

Un autre axe majeur est l’investissement responsable, qui s’impose comme un incontournable pour les jeunes générations. Des plateformes comme Wealthsimple intègrent des outils pour évaluer l’impact environnemental et social des investissements. En 2025, selon Morningstar, plus de 50 % des clients en gestion privée privilégient des portefeuilles alignés avec leurs valeurs éthiques.

Cybersécurité et réglementation : des impératifs incontournables

Si le numérique révolutionne la gestion de fortune, il amène également son lot de préoccupations sécuritaires. En 2025, les attaques cybernétiques dans le secteur financier figurent parmi les plus coûteuses, avec un impact estimé à 6 000 milliards $ à l’échelle mondiale, selon Cybersecurity Ventures. Cette situation pousse les banques privées et les conseillers indépendants à investir massivement dans la cybersécurité, en renforçant leurs infrastructures et leur résilience.

De plus, les régulations se multiplient pour encadrer l’utilisation des outils numériques et des données personnelles. En Europe, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) impose des normes strictes en matière de transparence et de respect de la vie privée des clients. Les nouvelles directives, comme MiFID II, s’assurent que les solutions technologiques employées respectent des standards éthiques et fiduciaires rigoureux.

Les partenariats public-privé se développent pour renforcer la robustesse du secteur face aux risques numériques. Certaines institutions, comme la Banque Nationale Suisse, testent même des monnaies digitales pour faciliter les transactions internationales sécurisées. À l’horizon 2025, ce type d’expérimentation offre un aperçu des potentiels changements dans les pratiques de la gestion de fortune.

Perspectives d’avenir : un équilibre entre humain et technologie

Malgré les avancées spectaculaires, la numérisation ne remplace pas l’expertise humaine. Bien au contraire, les meilleures performances en gestion de fortune combinent technologie et savoir-faire humain. Les conseillers continuent de jouer un rôle central pour établir une relation de confiance, notamment dans les décisions financières complexes ou émotionnelles.

La tendance du “phygital” – fusion entre physique et numérique – gagne du terrain. Les banques privées innovantes, comme Julius Baer, proposent des expériences hybrides, où les réunions en face-à-face sont complétées par des outils numériques pour un suivi en continu. Cette stratégie permet d’élargir la clientèle tout en garantissant une relation personnalisée et proche des besoins individuels.

Selon un rapport de Capgemini, le marché mondial de la gestion de fortune pourrait atteindre 112 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion d’ici 2030, porté par la digitalisation. Cependant, le défi réside dans le maintien d’un équilibre entre innovation et éthique, dans un environnement mouvant, où la technologie reste un levier et non une solution universelle.

La mutation au service d’un avenir connecté

La numérisation de la gestion de fortune en 2025 redessine les contours d’un secteur historique. Grâce à l’intelligence artificielle, à la personnalisation et à des solutions sécurisées, cette évolution répond aux attentes de nouvelles générations exigeantes et connectées. Les défis ne manquent pas, notamment en matière de cybersécurité et de régulation. Mais une chose est sûre : la digitalisation n’est pas qu’une tendance, c’est un impératif pour maintenir la pertinence et la compétitivité du secteur.