Portefeuille obligataire mondial : stratégie prudente et performante

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Portefeuille All Country World Bonds : Une approche conservatrice mais efficace

Face à l’évolution constante des marchés financiers, les investisseurs recherchent souvent des solutions diversifiées et à faible risque. Le portefeuille « All Country World Bonds » se positionne comme une réponse adaptée en combinant des obligations internationales. Construit à partir de trois ETF (BND, BNDX et EMB), cet investissement a fourni des performances intrigantes sur les 30 dernières années (1995-2025). En analysant son rendement, sa volatilité et ses ratios de risque, cet article dévoile les bénéfices et les limites d’une telle stratégie conservatrice.

Des performances solides sur plusieurs décennies

Entre 1995 et 2025, le portefeuille alloué à 100 % en obligations a affiché une croissance annuelle composée de 5,43 % sur une période de 30 ans. Ce rendement, bien que modéré comparé aux actions, souligne l’intérêt des obligations pour les investisseurs prudents cherchant à préserver leur capital tout en générant des gains stables.

Les 15 dernières années illustrent néanmoins une variation dans les performances. Les périodes où les taux d’intérêt atteignent des niveaux historiquement bas (comme dans les années 2010) reflètent une compression des rendements obligataires. Cependant, l’effet de diversification de l’internationalisation (via notamment les ETF BNDX et EMB) permet d’amortir ces baisses. En intégrant des obligations d’État de marchés émergents (EMB), le portefeuille capte une source de rendement supplémentaire.

L’un des atouts majeurs réside dans sa faible volatilité, mesurée par un écart-type significativement inférieur à celui des actions. Cette caractéristique offre aux investisseurs une gestion plus sereine, même face aux crises passées, notamment la Grande Récession de 2008 ou la crise sanitaire de 2020.

Exposition internationale et diversification via les ETF

La structure du portefeuille repose sur trois fonds indiciels cotés (ETF) soigneusement choisis pour couvrir différents segments de l’univers obligataire. Ces trois piliers sont :

  • BND (Vanguard Total Bond Market ETF) : Concentré sur le marché obligataire américain avec une allocation sur des obligations d’État et d’entreprises de haute qualité.
  • BNDX (Vanguard Total International Bond ETF) : Focalisé sur les obligations internationales développées, couvertes contre le risque de change.
  • EMB (iShares J.P. Morgan USD Emerging Markets Bond ETF) : Axé sur les obligations d’État des marchés émergents, émises en dollars américains.

Cette combinaison stratégique permet une répartition géographique optimisée, minimisant le risque local et capturant les opportunités globales. Par ailleurs, le taux de corrélation modéré entre ces ETF contribue à abaisser le risque global du portefeuille.

Exemple concret de diversification :

En période de crise sur les obligations américaines (exemple : volatilité due à la politique monétaire américaine), les obligations des pays émergents (EMB) peuvent offrir des rattrapages de rendement. À l’inverse, en temps de turbulence dans les marchés émergents, les obligations de pays développés (BNDX) assurent davantage de stabilité.

Analyse des risques : Drawdown et ajustement au risque

Investir dans les obligations n’exclut pas les risques de pertes temporaires ou de sous-performance relative. Sur les 30 années étudiées, le portefeuille conservateur « All Country World Bonds » a connu un maximum drawdown de -17,60 %. Cette chute, bien que distante des baisses souvent supérieures à 50 % enregistrées par les grands indices boursiers, souligne que cet investissement n’est pas exempt de volatilité.

En termes d’analyse ajustée au risque, des outils comme le ratio de Sharpe ou le Sortino mettent en lumière la bonne gestion de la volatilité du portefeuille. Par exemple :

  • Ratio de Sharpe (mesurant le rendement corrigé du risque total) : une valeur supérieure à 1 indique un portefeuille globalement performant.
  • Ratio de Sortino (focalisé sur le risque de baisse) : il éclaire l’intérêt du portefeuille pour des investisseurs cherchant à éviter les pertes au-delà d’un seuil critique.
  • Enfin, l’Ulcer Index, qui quantifie la durée et l’ampleur des drawdowns, positionne ce portefeuille comme nettement moins stressant à gérer que d’autres stratégies à plus forte exposition aux actions.

Perspectives et défis d’un portefeuille obligataire mondial

Dans un environnement où les taux d’intérêt atteignent à nouveau des sommets (après des politiques accommodantes des banques centrales dans les années 2010), le portefeuille obligataire mondial pourrait renouer avec des rendements compétitifs. La hausse des rendements obligataires depuis 2022, en réponse aux cycles de resserrement monétaire, améliore les perspectives des investisseurs entrant sur le marché.

Cependant, les défis persistent. Les risques géopolitiques accrus, comme les tensions entre les grandes puissances ou les aléas affectant les marchés émergents, peuvent influencer directement les composantes internationales du portefeuille. La gestion prudentielle s’impose donc fortement.

Les investisseurs cherchant une stratégie sur le long terme, sans exposition excessive aux risques boursiers, peuvent envisager le portefeuille « All Country World Bonds » comme une base solide. Néanmoins, l’intégration d’autres classes d’actifs, comme des actions défensives ou de l’immobilier, pourrait enrichir la rentabilité ajustée au risque.