Sommaire
- 1 De nouvelles règles pour une mobilité durable
- 2 Prise en charge des abonnements : une obligation incontournable pour les employeurs
- 3 Le forfait mobilité durable : une solution attractive mais encore sous-utilisée
- 4 Des plafonds d’exonération repensés pour plus d’équité
- 5 Accompagner la transition écologique tout en répondant aux attentes des salariés
De nouvelles règles pour une mobilité durable
Les déplacements domicile-travail représentent une problématique clé pour les entreprises et leurs salariés en France. Avec l’urgence climatique et les enjeux économiques des ménages, les trajets quotidiens nécessitent des solutions adaptées et durables. Depuis le 1er janvier 2025, plusieurs changements réglementaires redéfinissent les obligations des employeurs concernant la prise en charge des frais de transport. Ces modifications, mêlant soutien légal et soutien fiscal, visent à rendre plus équitables et accessibles les pratiques de mobilité des entreprises. Alors, quels sont ces changements et comment les entreprises peuvent-elles s’y conformer pour soutenir efficacement leurs collaborateurs ? Décryptage des mesures en vigueur et des opportunités qu’elles offrent.
Prise en charge des abonnements : une obligation incontournable pour les employeurs
Depuis plusieurs années, la participation des employeurs aux frais de transport en commun de leurs salariés est régie par des obligations strictes. Ils doivent prendre en charge au moins 50 % des abonnements aux réseaux de transport public. Cette règle couvre également les systèmes de vélos en libre-service, de plus en plus utilisés dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon ou Marseille. En revanche, les titres à l’unité sont exclus de cette prise en charge.
En pratique, ce dispositif constitue un soutien financier important pour les salariés, en particulier ceux vivant dans les périphéries urbaines où les coûts de déplacement peuvent représenter une part importante de leur budget. Selon une étude de l’Institut Paris Région en 2022, les ménages franciliens dépensent en moyenne 180 € par mois pour leurs trajets domicile-travail.
Cependant, beaucoup d’employeurs manquent encore à cette obligation. Les contrôles des services d’inspection du travail ont révélé que près de 20 % des entreprises ne respectaient pas ces exigences légales en 2023, exposant ainsi les employeurs récalcitrants à des sanctions. Avec l’évolution réglementaire de 2025, une vigilance accrue de la part des autorités est attendue pour garantir le respect de ces droits.
Le forfait mobilité durable : une solution attractive mais encore sous-utilisée
Pour encourager des formes de transport alternative, le gouvernement a introduit le forfait mobilité durable (FMD) en 2020. Bien que facultatif, ce dispositif incite les entreprises à soutenir financièrement des modes de déplacement plus écologiques comme le vélo personnel, le covoiturage ou encore les trottinettes électriques. Ce forfait, cumulable avec la prise en charge des abonnements de transports en commun, a permis à certains salariés de réduire leurs frais de déplacements tout en optant pour des solutions plus durables.
En 2025, les plafonds d’exonération de charges sociales et fiscales liés au FMD ont évolué. Désormais, les employeurs peuvent verser jusqu’à 800 € par an, exonérés d’impôts pour leurs salariés. Cette augmentation découle de la volonté de pousser davantage d’entreprises à adopter ce dispositif. Pourtant, selon une étude de 2023 menée par l’Observatoire de la mobilité durable, seuls 15 % des employeurs ont mis en place le FMD, faute de connaissance ou d’intérêt.
Des initiatives comme celle de la start-up nantaise Zenride montrent toutefois l’efficacité de ces mesures. Via une plateforme de location de vélos subventionnée par les entreprises, elle a permis à des centaines de salariés d’abandonner la voiture, réduisant ainsi leur empreinte carbone tout en faisant des économies significatives.
Des plafonds d’exonération repensés pour plus d’équité
Les récentes réformes de 2025 s’inscrivent dans une démarche d’équité fiscale et sociale. Les plafonds d’exonération pour diverses primes liées à la mobilité ont été augmentés ou révisés. En plus du FMD, certaines entreprises peuvent notamment bénéficier d’un allègement fiscal lorsqu’elles proposent des solutions alternatives de déplacement collectif, comme des navettes de salariés.
Sur le terrain, ces évolutions sont saluées par les professionnels du secteur, mais elles nécessitent une meilleure communication auprès des employeurs. En 2024, l’UPEM (Union des Petites Entreprises de Mobilité) signalait que 40 % des entreprises, notamment les PME, méconnaissaient encore l’existence de ces dispositifs fiscaux avantageux. Une situation qui prive à la fois les salariés d’aides précieuses et les employeurs d’une opportunité d’améliorer leur attractivité.
De plus, l’État souhaite encourager la mutualisation des efforts. Certaines collectivités locales expérimentent des partenariats public-privé pour financer des transports interentreprises. Par exemple, dans la région de Toulouse, un groupement de PME a récemment lancé une navette gratuite pour les employés, soutenue à hauteur de 30 % par la mairie.
Accompagner la transition écologique tout en répondant aux attentes des salariés
Les nouvelles directives de 2025 traduisent une volonté claire du gouvernement : aligner les entreprises sur les grands enjeux climatiques tout en offrant des avantages concrets aux salariés. En effet, selon une enquête récente de l’INSEE, près de 60 % des actifs privilégient désormais les entreprises ayant une politique de mobilité responsable. Face à cette attente croissante, l’amélioration des pratiques de transport devient un levier de fidélisation et d’attraction des talents.
Pour aller plus loin, les employeurs sont invités à investir dans des solutions innovantes. Les parkings à vélos sécurisés, les incitations au télétravail ou encore les abonnements collectifs aux services de transport autonomes sont autant de pistes explorées. Des acteurs comme BlaBlaCar, avec son offre de covoiturage dédié aux trajets professionnels, montrent que les entreprises peuvent jouer un rôle clé dans ce changement de paradigme.
Toutefois, ces avancées exigent un effort collectif. Les salariés doivent être sensibilisés, les employeurs mieux informés, et les pouvoirs publics davantage impliqués. Avec une application rigoureuse des nouvelles réglementations et un investissement accru dans des alternatives durables, la France espère atteindre ses objectifs de décarbonation du secteur des transports d’ici 2050.
Conclusion
Les ajustements législatifs de 2025 renforcent le cadre de la mobilité des salariés en France. Ils offrent aux employeurs des outils concrets pour répondre aux besoins de leurs équipes tout en promouvant une transition écologique essentielle. Si ces mesures sont bien appliquées, elles pourraient non seulement améliorer le quotidien des salariés, mais également transformer durablement nos habitudes de transport.