Obligations européennes vs américaines en 2025 : un face-à-face sous tension

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Alors que les marchés obligataires se préparent à affronter une année 2025 marquée par des défis économiques et politiques, les obligations européennes et américaines s’inscrivent dans des trajectoires divergentes. Entre des politiques monétaires contrastées, des risques inflationnistes variables et des contextes géopolitiques distincts, les investisseurs devront naviguer avec prudence.

États-Unis : des rendements élevés, mais une inflation tenace

Outre-Atlantique, l’économie américaine affiche une santé robuste, portée par une demande interne solide. Cependant, cette vigueur s’accompagne d’une pression inflationniste persistante, alimentée par les politiques économiques de l’administration Trump. Les droits de douane sur les importations et les réductions d’impôts pourraient stimuler la croissance, mais aussi attiser l’inflation, poussant la Réserve Fédérale (Fed) à maintenir des taux d’intérêt élevés.

Les obligations américaines, notamment les Treasuries, restent attractives grâce à leurs rendements élevés. Toutefois, les investisseurs devront composer avec une volatilité accrue, liée aux incertitudes politiques et aux risques inflationnistes. Les obligations indexées sur l’inflation (TIPS) pourraient ainsi gagner en popularité.

Europe : une croissance fragile, mais des taux accommodants

En Europe, le tableau est plus contrasté. L’économie montre des signes de fragilité, avec un ralentissement des activités industrielles et une inflation modérée. Face à ce contexte, la Banque Centrale Européenne (BCE) pourrait adopter une politique monétaire plus accommodante, en abaissant ses taux pour soutenir la croissance.

Les obligations européennes, comme les Bunds allemands, offrent des rendements moins élevés que leurs homologues américaines, mais elles bénéficient d’une stabilité relative. Par ailleurs, les obligations vertes et sociales, soutenues par les initiatives de transition écologique, séduisent de plus en plus d’investisseurs en quête de durabilité.

Risques géopolitiques : deux scénarios contrastés

Aux États-Unis, les politiques protectionnistes de Trump, notamment les droits de douane, pourraient peser sur les obligations à long terme en augmentant les coûts des importations et en alimentant l’inflation. En Europe, les incertitudes politiques, comme les élections allemandes et les tensions sociales en France, pourraient entraîner une volatilité accrue sur les marchés obligataires.

Cependant, l’absence de droits de douane sur les exportations européennes pourrait offrir un certain soutien aux obligations du Vieux Continent.

Quelles stratégies pour les investisseurs ?

En 2025, les investisseurs devront jongler entre opportunités et risques. Aux États-Unis, les obligations à court terme pourraient être privilégiées en cas de hausse des taux, tandis que les obligations à long terme pourraient souffrir d’une volatilité accrue. En Europe, les obligations vertes et sociales, ainsi que les marchés émergents européens, pourraient offrir des rendements intéressants, malgré des risques politiques et économiques plus marqués.

Conclusion : deux mondes, deux approches

En résumé, les obligations américaines et européennes offrent des profils contrastés en 2025. Les premières séduisent par leurs rendements élevés, mais exposent les investisseurs à des risques inflationnistes et politiques. Les secondes, bien que moins rémunératrices, offrent une stabilité et une diversification, notamment grâce à l’essor des obligations vertes.

Dans ce contexte, les investisseurs devront adapter leurs portefeuilles en fonction de leur tolérance au risque et de leurs objectifs de rendement, tout en gardant un œil sur les évolutions politiques et économiques des deux côtés de l’Atlantique.